- irréalité
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• 1886; de irréel♦ Caractère de ce qui est irréel; l'irréel. « l'irréalité du rêve » (Proust). ⊗ CONTR. Matérialité, réalité.Synonymes :- chimère- illusion- mirage- rêverie- songeirréalitén. f. Caractère de ce qui est irréel.⇒IRRÉALITÉ, subst. fém.A. — Qualité, état de ce qui est irréel, de tout ce qui manque de réalité. Nous ignorons à quel moment exact la réalité se sépare de l'irréalité (MAUCLAIR, Maîtres impressionn., 1923, p. 22) :• 1. C'est dans cet atelier plein de souvenirs que nous ravit d'abord tel charme dont le temps a peu à peu dissipé, en la découvrant la mensongère illusion et l'irréalité.PROUST, Chron., 1922, p. 35.— [Gén. suivi d'un compl. déterminatif] Caractère irréel que prend une chose ou une personne. Tout garde l'irréalité des paysages qu'un éclair révèle dans la nuit (LA VARENDE, Centaure de Dieu, 1938, p. 290). Un monde de sentiments s'exprime ici dont je connais aujourd'hui l'irréalité (MAURIAC, Mém. intér., 1959, p. 46) :• 2. La mort me délivrant d'un monde qui me tue enferme en effet ce monde réel dans l'irréalité d'un moi qui meurt.G. BATAILLE, Exp. int., 1943, p. 118.B. — P. méton., parfois au plur. Chose irréelle, fait irréel. Ils disent eux-mêmes que ce sont des « sortes d'hallucinations », « des irréalités » (JANET, Obsess. et psychasth., 1903, p. 93) :• 3. Le peu qu'on entrevoyait de la montagne, d'une hideur romantique admirable, se perdait, s'évanouissait aussitôt dans une irréalité fantastique.GIDE, Journal, 1912, p. 361.Prononc. et Orth. : [
(
)ealite]. Att. ds Ac. 1935. Étymol. et Hist. 1885 (MAUPASS., Contes et nouv., t. 2, Pte Roque, p. 104 : dans un nuage d'ivresse, dans ce doute d'irréalité qui trouble l'esprit aux heures des grandes catastrophes). Dér. du rad. de irréel sur le modèle de réalité. Fréq. abs. littér. : 100.
irréalité [i(ʀ)ʀealite] n. f.ÉTYM. 1885, Maupassant, puis 1886, Villiers de L'Isle-Adam; de irréel, d'après réalité.❖1 Littér. ou didact. Caractère de ce qui est irréel; l'irréel.1 J'étais effrayé pourtant de penser que ce rêve avait eu la netteté de la connaissance. La connaissance aurait-elle, réciproquement, l'irréalité du rêve ?Proust, À la recherche du temps perdu, t. X, p. 157.2 Tous ces gens qui ne veulent pas voir l'agonie de notre vieux monde ne sont pas des sages. Leur placide candeur s'évertue dans une irréalité qui ressemble au néant.G. Duhamel, Récits des temps de guerre, IV, XXXIII.2 (1903, Paul Janet, rapportant les paroles de malades, in T. L. F.). || Une, des irréalités : chose, fait irréel.❖CONTR. Réalité.
Encyclopédie Universelle. 2012.